Vous avez peut-être déjà entendu que l’aide à domicile, c’est « cher » ou « compliqué ».
En réalité, entre avantages fiscaux, cotisations sociales et tâches déléguées, il y a beaucoup de choses à savoir. Dans cet article, je garde un ton direct (et un peu sarcastique) pour parler rémunération, protection sociale et vie quotidienne.
Combien coûte vraiment une aide à domicile ?
J’ai pris 13,50€ pour que ça corresponde à un budget de 200€/mois avant crédit d’impôt et 100€ après crédit d’impôt pour 2h par semaine.
S’agissant d’un crédit d’impôt, vous pouvez obtenir un remboursement si vous ne payez pas ou peu d’impôts.
Cet avantage fiscal a vu le jour en 1991 afin de limiter le travail non déclaré. Il permet aussi d’assurer une protection sociale aux travailleurs et travailleuses.
La majorité de l’avantage fiscal (85%) finance les cotisations sociales de l’employé·e avec l’impôt sur le revenu. La réduction d’impôt « pure » est minoritaire (15%).

Ces avantages fiscaux peuvent bien sûr être rabotés ou supprimés dans la prochaine loi de finances. Cela pourrait rendre beaucoup plus onéreux ce type de services.
Aujourd’hui, l’emploi à domicile et le service à la personne représentent 1,2 millions d’emplois.
Certains intermédiaires prennent des frais importants : soyez vigilant·e·s si vous voulez que votre argent aille bien dans la poche du prestataire. Le minimum légal est de 10,51€ (10% de congés payés inclus).
En gros exploitant, on va partir sur une base de 13,50€ net/heure versés directement au prestataire (sans intermédiaire).
En équivalent temps plein, ça donne 2.047€.
Pour référence : 50% des femmes gagnent moins de 2.069€ et 40% des hommes moins de 2.062€.
On sait que souvent ce ne sont pas des emplois occupés à temps plein.
À ce taux horaire, il faudra travailler 24h/semaine pour avoir un SMIC, soit 5h par jour.
Avec 16,50€ net/heure, on tombe à 20h/semaine pour un SMIC.
Si vous passez par une plateforme, vérifiez quelle portion va réellement au prestataire.
Pour trouver en direct, demandez aux voisin·e·s dans le même immeuble, dans la même rue, ou aux parents à l’école du quartier.
Cotisations sociales et avantages pour l’employé·e
Toujours en GROS.SE exploitant·e, on va déclarer le/la salarié·e et payer des cotisations sociales. Les prestations financées par ces cotisations : remboursement des soins médicaux, congés maternité/paternité, assurance chômage, indemnités accidents du travail et arrêt maladie, retraite, prévoyance (incapacité, décès) et formation professionnelle (CPF). Seule différence, un employeur particulier n’a pas l’obligation de fournir une mutuelle d’entreprise.

Il existe aussi des motifs d’exonération partielle de charges patronales (source : cesu.urssaf.fr) : avoir plus de 70 ans, bénéficier de l’APA ou de la PCH, avoir une invalidité supérieure à 80%, ou encore être dans l’obligation de recourir à une tierce personne.

Côté organisation des tâches, je passe une bonne partie de mon dimanche à préparer la maison pour le passage de l’aide ménagère. Quand tu es d’origine antillaise, la propreté c’est presque une question d’honneur, donc quand elle arrive, la maison est déjà rangée. Certaines choses, je ne me vois pas déléguer : WC, chambres, linge personnel. Avec un lave-vaisselle, payer pour faire la vaisselle n’a pas beaucoup de sens non plus.



